top of page

RETOUR D'ISLANDE

© Film "ECHOS" du réalisateur Axel Clévenot

MATIERES ET CREATIONS

 

DEPUIS SA VISITE AUX GROTTES DE LASCAUX DANS LES ANNEES 80 - REEL CHOC ARTISTIQUE - BERNARD ALLIGAND S'EFFORCE DE FIXER LA MEMOIRE DES PAYS QU'IL TRAVERSE ET DES SOLS QU'IL FOULE.

Aussi, où qu’il soit, ne manque-t-il pas de prélever, minutieusement et avec discernement, tant en surface qu’en profondeur, un peu de cette terre et des multiples matières qui la composent, pour la réintégrer dans ses œuvres, la faisant revivre et exister dans une autre dimension, celle de la toile ou du papier. Mettre en lumière la matière, dans ses moindres anfractuosités et détours, la sublimant en quelque sorte, telle est la voie que l’artiste s’est tracée depuis une trentaine d’années.

L'OEUVRE DE BERNARD ALLIGAND, D'UNE ETONNANTE UNITE, n’a cessé d’évoluer et de se renouveler, de s’approfondir, depuis le début de sa carrière au début des années 80. Ni figuratif ni abstrait, transcendant les frontières de la création, Bernard Alligand est à la recherche de sa propre expression avec la volonté farouche de trouver un équilibre entre formes et textures. Employant très tôt les techniques mixtes dans ses compositions, il puise son inspiration dans les lieux qu’il traverse ou plutôt qu’il fouille avec patience et ténacité, tel un archéologue. Ses «récoltes», comme il les nomme, de minéraux et de végétaux, nourrissent ses œuvres, et par une étrange alchimie, renaissent sur la toile dans un nouvel espace, où la matière est en quelque sorte transcendée par la main de l’artiste.

Extrait du catalogue Retour d'Islande, texte de Pascal Fulacher.

TOILES

ORIGINAUX SUR PAPIER

Technique mixte. Sables, terre volcanique, oxydation, fragments de schiste, sur papier Velin BFK Rives 250 g - F. de 20 X 20, 30 x 30 cm à 40 x 40 cm

AQUAGRAVURES

Technique mixte. Papier chiffon reconstitué. 2 versions : blanches ou avec rehaut de sable noir F. de 52,5 X 52,5 cm

BALADES ISLANDAISES

Technique mixte. Sables, terre volcanique, acrylique, sur carton ondulé marouflé sur toile F. 40 x 40 cm

LES NOMBREUX VOYAGES QU'IL FIT EN ISLANDE ET LES OEUVRES QUI EN RESULTENT, dont certaines sont encore en cours d’exécution, marquent un tournant dans l’art de Bernard Alligand. Pays de volcans et de glaciers, proche du Groënland, l’Islande est une terre pleine de contrastes avec de verts pâturages et des maisons multicolores. Voilà le paysage que Bernard Alligand découvre avec stupéfaction dès son premier séjour, un paysage aux antipodes de celui qu’il venait de quitter (le Maroc, fait de soleil étincelant sur les sables du désert), un paysage de glace et de feu, de neige, d’eau et de verdure où le noir, le rouge, le vert et le blanc dominent, couleurs que Bernard Alligand utilisera immédiatement dans toute leur violence, comme bases de ses nouvelles créations.C’est ainsi que Bernard Alligand réalisa une série thématique de 18 tableaux carrés de 40 centimètres de côté ayant pour fond du carton ondulé rappelant les maisons en tôle ondulée et de poser, sur celui-ci, les couleurs telles qu’elles lui étaient apparues, non seulement des maisons mais aussi celles du sol, de l’eau, du sable et de la nature verdoyante, avec des traits à la peinture blanche et des tâches de noir pour indiquer qu’en ce pays, glaciers et volcans ne font qu’un. Tableaux que l’on pourrait tout aussi bien qualifier d’Ecritures volcaniques car la matière colorée, présente en eux, provient du sol islandais. Une fois terminé, cet ensemble fut appelé Balades islandaises par leur cheminement aux allures de promenade à travers le territoire pour en montrer tout à la fois la variété et l’unité. L’Islande est donc bien à l’origine du changement de registre chromatique que l’on constate dans les tableaux de Bernard Alligand à partir de 2010 avec des dominantes de vert, de noir et de rouge qui jusque-là n’existaient pas. Et pour cause. Aux grandes fresques aériennes, claires et lumineuses, ont succédé les couleurs sombres de la terre expulsée de ses profondeurs.

Extrait du catalogue Rétrospective au Grand Théâtre d'Angers, texte de Jean-Pierre Geay (2012)

bottom of page